Comprendre la dépression post-traumatique

dépression post traumatique

Guerre, viol, accident, maltraitance durant l’enfance, prise d’otage ou torture, être exposer, en tant que victime ou témoin, à un événement traumatisant peut laisser chez certaines personnes des séquelles psychologiques graves. Et lorsque ces séquelles persistent ou se manifestent plus tard, le terme de stress post-traumatique est employé. Nous allons vous expliquer de quoi il s’agit, et vous donner toutes les informations nécessaires pour bien comprendre cette réaction psychologique aiguë.

Qu’est-ce que c’est ?

Le trouble de stress post-traumatique, aussi appelé syndrome ou état de stress post-traumatique, est un ensemble de réactions psychologiques qui peuvent apparaître chez une personne à la suite d’un événement tragique, traumatisant et qui a occasionné une vive détresse. C’est un trouble anxieux qui se différencie des autres par son origine : une situation traumatisante qui a mis en jeu l’intégrité physique ou psychologique de la personne en question.

Ce trouble peut être déclenché par une catastrophe naturelle, un accident violent de la route, d’avion ou de train, une guerre, ou encore une agression physique. Autre exemple, aujourd’hui, la crise sanitaire née à cause du covid-19 est aussi susceptible d’engendrer des troubles de stress post-traumatique, surtout auprès des médecins et réanimateurs, ainsi que des familles endeuillées. Aussi, l’état de trouble post-traumatique ne touche pas seulement les victimes directes d’un événement tragique, mais aussi les victimes indirectes et les témoins.

Quels sont les symptômes ?

Bien qu’il y ait parfois un délai de plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que les symptômes ne se manifestent, ils apparaissent généralement dans les 48 heures qui suivent l’événement traumatique. Et comme le montre une enquête réalisée sur des victimes directes et indirectes des différents attentats de janvier 2015 en France, les personnes qui souffrent de troubles de stress post-traumatique peuvent toujours en souffrir plusieurs mois après l’événement traumatisant.

Dans un premier temps, l’individu va ressentir un état de stress extrême et éprouver un sentiment d’impuissance, de peur et d’horreur intense, accompagné parfois de crises d’angoisses. Ensuite, la personne peut changer de personnalité en devenant très introvertie ou, au contraire, complètement extravertie. Elle va aussi tenter d’éviter au maximum les conversations ou les situations qui mêlent ses sentiments personnels. Cette étape est accompagnée de cauchemars persistants et donc de troubles du sommeil, d’irritabilité et d’hypervigilance. Les personnes ont aussi tendance à revivre en permanence l’événement traumatisant par de véritables flashbacks, et non en simples souvenirs, qui peuvent réellement occuper et hanter toutes leurs pensées. Une odeur, un bruit ou un geste peut leur faire revivre l’horreur qu’ils ont vécue et cela peut parfois conduire à des réactions extrêmes comme l’évitement.

L’évitement peut se présenter sous différentes formes selon les individus :

  • L’évitement affectif, qui va se traduire par une indifférence et un détachement total envers les sentiments d’autrui, pouvant mener à l’isolement social.
  • L’évitement comportemental, qui consiste à éviter toutes les situations, les personnes ou les lieux qui peuvent renvoyer au drame.
  • L’évitement psychologique, qui se traduit par une sorte d’anesthésie aux sensations de douleurs ou de plaisir

Qui sont les personnes touchées ?

Si 70% des adultes à travers le monde ont déjà vécu une situation traumatisante, toutes les victimes ou les témoins ne sont pas sujets aux symptômes de stress post-traumatique. Cependant, tout le monde est susceptible, quel que soit l’âge, l’origine, le statut social ou le sexe de souffrir un jour de troubles de stress post-traumatique.

Certaines personnes présentent en revanche des facteurs de risques et sont donc plus susceptibles de développer un état de stress post-traumatique, comme par exemple les militaires ou les soldats, les survivants à un accident dans lequel d’autres ont péri, les médecins urgentistes, les enfants victimes de bizutage ou les adultes victimes d’agressions, mais aussi les personnes exposées aux violences familiales, les toxicomanes ou encore les victimes de traumatisme crânien.

Comment traiter un trouble de stress post-traumatique ?

Certaines personnes parviennent seules et sans aide humaine ou médicamenteuse à s’en sortir grâce à la méditation, à la lecture appropriée ou à la réflexion profonde et à l’introspection. Mais il est vivement recommandé aux personnes ayant subi un événement traumatisant de faire appel ou de consulter un spécialiste de trauma, un psychologue ou psychothérapeute, voire même un médecin généraliste. En effet, poser des mots sur ses maux intérieurs, ses souffrances psychologiques invisibles qui peuvent gâcher le quotidien ou empêcher de vivre normalement vont permettre de se libérer des peurs et de comprendre la raison de ce type de réactions anxieuses.

À noter que certains cas nécessitent en revanche un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques pour soulager les symptômes persistants.

Source :

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/stress-post-traumatique/articles/l-etude-i.m.p.a.c.t.s